Dans le cadre de notre dossier dédié au sujet de l’insécurité à Montpellier, nous avons rencontré Stanislas, prof de self défense. Récit. 

« Si quelqu’un m’attrape, je ne sais pas quoi faire », c’est en se faisant cette réflexion que Stanislas a eu envie de découvrir la self défense. Nous sommes en 2012. A cette époque, le sportif sort des championnats du monde d’arts martiaux, auxquels il a participé avec l’équipe de France. Bien qu’entrainé, il réalise qu’il se sait pas se défendre en cas d’agression. Stanislas choisit donc de s’intéresser aux pratiques de self défense et il en trouve deux enseignées à Montpellier : le krav Maga et penchak silat : il choisit le penchak silat pour son côté explosif et cette philosophie simple : se défendre en se disant qu’on est toujours le plus faible. C’est à l’académie Franck Ropert que Stanislas est formé et qu’il commence à enseigner en 2016 « les gens ont envie d’efficacité et ça passe par deux choses : apprendre à se défendre et avoir une bonne hygiène de vie ». Le cœur de la formation : prendre confiance en soi. Pour Stanislas, ça passe d’abord par la santé « quand on est en bonne santé on est une cible moins facile, quelqu’un en bonne forme physique, on n’a moins envie d’aller l’agresser ». Parmi ses élèves il compte « un quart, un quart, un quart, un quart » : 25% de femmes jeunes, 25% d’hommes jeunes, 25 % de femmes de plus de cinquante ans et 25% d’hommes de plus de 50 ans. Pourquoi rejoignent-ils le cours de Stanislas ? « ils se sont tous fait agresser et ont compris que ça n’arrivait pas qu’aux autres ». Envie de savoir se défendre aussi parce qu’ils ont bien senti les limites des forces de l’ordre « les victimes d’agressions déposent plainte et voient bien que la police ne peut pas faire grand chose ». Parmi les agressions qu’ont vécu ses élèves à Montpellier, on trouve de tout : agression à l’arme à feu, à l’arme blanche, intimidation, dans la rue, dans le tram, sur des parkings de boîtes de nuit, tentatives de vol par des personnes droguées… « j’ai comme élève une sage-femme qui s’est faite braquée en sortie de boîte de nuit et qui dans le cadre de son travail entend tout un tas d’histoires de femmes s’étant faites agressées sexuellement, notamment dans le tram ». Stanislas enseigne en cours individuel, notamment pour les « trauma », ces personnes encore sous le choc de l’agression qui ne supporteraient pas un contact dans le cadre d’un cours collectif. Les cours collectifs sont dispensés par ailleurs par un professeur que Stanislas forme. On questionne Stanislas : qu’est ce que ça change de prendre des cours de self défense ? « Déjà de savoir qu’une agression est possible, les gens sont insouciants mais la violence fait partie de la vie, s’en rendre compte permet de développer des capacités physiques, de la confiance en soi, de l’estime de soi, et tout cela fait baisser les probabilités de se faire agresser ». Quelles techniques de base peuvent être utilisées quand on se retrouve face à une situation d ‘agression ? « Déjà faire face, par exemple en levant les mains, ça crée une barrière entre vous et l’autre et ça peut désamorcer un conflit, mais plus important : communiquer, verbaliser, dire « vous me faites peur » pour que l’autre soit dans l’empathie et change d’attitude ». En somme selon Stanislas, la violence arrive quand la communication a échoué… Et si ça arrive, alors avec la discipline qu’il enseigne, en six mois, ses élèves obtiennent la ceinture jaune « pour la ceinture noire il faut savoir maitriser 150 techniques » et la demande la plus fréquente, notamment chez les femmes, c’est de savoir se sortir d’une saisie de tête, l’agression la plus fréquente que relatent ses élèves.

Pour prendre un cours avec Stanislas Ollivier, rendez-vous au club caméléon, 28 rue Chaptal à Montpellier, pour plus d’informations cliquez ici 

Crédit Photo : Benjamin Civil