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Entretien avec Jean-Bernard Marie Moles, montpelliérain remonté

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 Jean-Bernard Marie Moles est un vif défenseur de Montpellier et de son centre-ville. Entretien vérité.

Après avoir travaillé 20 ans comme journaliste, chez Midi Libre ou encore France 3, Jean-Bernard Marie Moles a été enseignant chercheur à l’université Montpellier III, spécialiste en système des organisations et plus précisément en chaologie ou « comment un système pris dans une crise s’adapte, résiste et renaît ». Quand on s’intéresse à ce que vivent Montpellier, sa métropole et leurs habitants en ce moment, on se dit « bingo, nous avons à faire à la bonne personne ».

Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand vous pensez aux mutations que vit Montpellier aujourd’hui ?

Montpellier c’est la grenouille qui gonfle… on est passé de surdoué à sous-doué…  Depuis que je vis ici, rien n’a été fait, il n’y a pas de pénétrantes, pas de lien entre l’A9 et l’A75, de l’insécurité, des vols de vélo… avant personne n’avait peur ici, il n’y avait pas d’agressions au couteau… il y a eu une grosse détérioration. La crise est vécue par les commerçants et les habitants du centre-ville, mais pas seulement, les habitants de la partie Ouest de Montpellier (Lavérune, La Paillade) dont je fais partie, n’ont aujourd’hui plus de moyens d’accéder à l’écusson en voiture, on nous envoie au rond-point de Près d’arènes, ou sur Renouvier, mais c’est infernal, du coup je le vois avec les gens de mon quartier, tout le monde file vers Saint-Jean-de-Védas, c’est une exclusion d’une partie de la population du centre-ville. Quant à la mise en sens unique d’Albert Dubout, pourquoi faire chier des milliers de montpelliérains quand on aurait pu faire une passerelle ?

Et prendre le vélo ?

La voirie est défectueuse.

Votre fils gère une société immobilière d’une vingtaine d’appartements et de deux commerces en plein centre-ville quel sont ses retours sur le centre-ville ?

Quand il doit effectuer des réparations dans les appartements, il a besoin de sa voiture, c’est une vraie galère, il doit entrer dans l’écusson, déposer le matériel, aller se garer, revenir… et quand on a besoin de faire des travaux en gros œuvre, les artisans facturent 20% de plus car ils prennent en compte ces contraintes d’accès et de stationnement. Mon fils loue des murs à deux commerces rue Saint Firmin, il a presque fallu supplier l’artisan pour qu’il vienne.

En louant des appartements vous pouvez voir qui habite le centre-ville, quelle évolution avez-nous noté ?

Aujourd’hui ce sont des vieux ou des jeunes qui habitent en centre-ville, les familles ne sont plus là. Regardez dans les cafés, il n’y a plus que des terrasses, il n’y a plus de clientèle de comptoir, ça dit quelque chose du centre-ville ça, le lien social, ça se crée au comptoir… il n’y a plus de familles dans les assemblées générales des immeubles de la société immobilière que mon fils gère, on le voit bien.

Que pensez-vous de la politique de réduction de la place de la voiture ?

Montpellier est une ville où l’on n’accède pas à la gare en voiture… on ne peut plus non plus traverser la ville. Moi je me déplace beaucoup : à Lyon, à Bordeaux, à Reims, à Barcelone, on peut traverser la ville…

Pourquoi Montpellier perd ses lettres de noblesse ?

Regardez, le tram est pourri, sale, il y a des bouchons partout, en vélo la voirie est merdique, les rues sont craignosses… la ville se laisse aller.

Comment voyez-vous le centre-ville de Montpellier dans 10 ans ?

Avec les 80 000 étudiants que compte la ville, ça sera festif le soir et en dehors des jeunes ce sera compliqué, les gens plus âgés iront vers l’extérieur. Le centre-ville s’est vachement appauvri… La seule solution pour le sauver c’est de garder des axes de circulation, des accès automobiles. Regardez, Trinque Fougasse ouvre une succursale à Saint-Jean-de-Védas avec parking…

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