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A Montpellier, une habitante du quartier Saint-Denis propose des idées pour une ville plus apaisée

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Installée à Montpellier dans le quartier Saint-Denis depuis 40 ans, cette montpelliéraine, médecin, souffre de la fermeture des accès automobiles et craint que cette sensation d’enfermement ait un impact sur la santé mentale des habitants du centre.

La vie sans voiture, elle connaît, le docteur A. a abandonné la sienne il y a quelques années, trop contrainte par le stationnement en centre-ville « la Tam m’a baladé d’un parking à un autre, le dernier c’était saint Roch, j’avais un abonnement là-bas et quand j’arrivais en voiture il n’y avait pas de place ». Maintenant cette montpellieraine utilise l’autopartage « mais quand je veux ramener la voiture, je fais des détours pas possibles pour atteindre le parking ! » Elle résume sa situation simplement « on est prisonniers, le dimanche je vais marcher à la mer, des amis viennent me chercher au Corum, mais comment je vais faire quand je serai plus vieille ? La population vieillit et cette politique n’en tient pas compte ! Je me suis toujours régalée de vivre ici mais maintenant je me pose la question de quitter le centre-ville… mais je fais quoi de mes patients ? » Oui au fait, et les patients du docteur A., comment font-ils pour accéder au cabinet en voiture ? « Avant, des Arceaux ils mettaient 15 minutes, maintenant c’est 45 ! Il y a aussi des travaux sur le tram et des changements sur les lignes de bus, un de mes patients a dû marcher plusieurs centaines de mètres pour arriver à mon cabinet et une autre, une dame de 90 ans, n’a pas pu venir en consultation à cause des travaux sur le tram, quant aux taxis, ils sont surbookés ». Ne sachant plus quoi faire, le docteur A. a écrit une lettre au conseil de l’ordre, où elle signale cette problématique d’accès à son cabinet et sa crainte de désertification médicale du centre-ville (voir notre interview du Docteur Laruelle, secrétaire de l’URPS Occitanie à ce sujet, ici).

Impliquée dans le milieu associatif, le docteur A. organise des réunions le soir « les participants galèrent pour venir… entre la fermeture de la rue Saint Louis, de Gambetta, de Clemenceau, et maintenant du tunnel de la Comédie… » Conséquence de la fermeture des accès selon elle : le centre-ville se paupérise « comme les accès sont coupés les gens ne veulent plus habiter là. »

Rideau de fer

Un rideau de fer, voilà comment le docteur A. résume la coupure des accès qui ont pour elle fait de Gambetta « un rideau de fer, la ville est coupée en deux aujourd’hui ! » Ce qui l’inquiète par-dessus tout, ce sont les conséquences de l’enfermement sur le mental « si on enferme les gens, soit ils vont fuir, soit ils vont devenir agressifs, soit c’est la dépression qui va survenir ».

Recréer du lien social

Les transports gratuits, le docteur A. n’est pas pour « si tout est gratuit ça ne facilite pas la responsabilité, et que fait-on de la marche ? En ville on voit des trottinettes, des vélos, peut-on encore marche, flâner en ville, faire les vitrines ? La politique de la ville est une politique de masse qui ne tient pas compte de chaque personne, à vouloir toucher tout le monde on ne touche plus personne » De surcroit poursuit le docteur A. une ville qui n’est pensée que pour des jeunes en bonne santé c’est une ville où les liens intergénérationnels vont s’appauvrir « le lien social se crée par la mixité, l’intergénérationnel, la mobilité ne résout rien sans les rapports de proximité dans la vie réelle, ce sont les liens de solidarité et d’entraide qui créent des valeurs communes ». Une piste de solution pour le docteur A. c’est de créer par exemple de petites échoppes de services « imaginez des petites échoppes multiservices, avec de l’aide à la personne, du pain, un endroit où l’on puisse aussi recueillir les demandes des gens, une sorte de relais citoyen dans la ville, ça ferait aussi une présence rassurante pour les citoyens, on peut imaginer que ces échoppes soient gérée par des associations, dans une ville où l’on entre et l’on sort facilement, et où il y a des services de proximité, le lien social est créé ». Pour finir le docteur A. insiste sur le travail de communication à faire « cette politique du fait accompli est insupportable », de la communication et un travail d’accompagnement à faire, sans quoi les actions des élus déboucheront sur « le contraire de ce qu’elles sont censées promouvoir… »

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