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A Montpellier, rue Rondelet, on ne sait plus quoi penser

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C’est une des rues parallèles à l’avenue Clemenceau, fortement impactée par le plan de mobilité. Les commerçants et les habitants de la rue Rondelet ne savent pas comment ils vont circuler ou travailler si les mesures annoncées par la municipalité se confirment. Rencontre avec deux actrices du quartier.

Dominique, gérante de Bureau Vallée

Dominique gère le magasin Bureau Vallée depuis sept ans. Au total, l’enseigne emploie sept salariés « 30% de ma clientèle vient en voiture et me fait part des difficultés d’accès, ce sont des gens que je vais devoir livrer, donc ça veut dire s’équiper, embaucher, dépenser plus, et du coup devoir prospecter pour avoir plus de clients ». Qu’à cela ne tienne, Dominique joue le jeu : elle a acheté une voiture pour livrer mais avec la mise en place de la ZFE (zone à faibles émissions), elle va devoir en changer… elle a aussi acheté un vélo porteur mais là, autre problème : où le garer ? « le soir on le mettra en boutique, mais en journée ? ». Inquiétude supplémentaire : avec les problématiques d’accès, Dominique ne sait pas comment elle pourra être livrée… et se demande si la mairie fait de la rétention d’informations ou qu’elle n’a juste pas de plan…  Dominique a le sentiment que ses problématiques ne sont pas prises en compte : avec les travaux qui empêchent l’accès automobile au centre-ville et la suppression des stationnement rue Rondelet pour favoriser les trajets piétons et cyclistes, elle peinera à se garer quand elle rentrera de livraison « je suis la seule commerçante de la rue qui livre, et des choses très lourdes, au moins qu’on me prévoit une place aux abords du magasin. »

350 personnes passent chaque jour dans la papeterie et Dominique sent bien que sa clientèle de quartier gronde « tout le monde est furieux, au moins ils [la municipalité] pourraient laisser la possibilité aux habitants du quartier de circuler, les gens se sentent pris au piège ».  Arrivant à échéance de son bail commercial d’ici peu, la commerçante ne sait pas si elle va renouveler… « je ne veux pas quitter le centre-ville, tous les commerçants viennent chez moi, j’ai investi dans mon affaire, je viens d’acheter une machine qui permet de fabriquer des tampons en un rien de temps, mais je vais peut-être partir pour aller m’installer sur Saint-Jean-de-Védas ».

Sans parler du fait que tout ceci se passe dans un contexte économique compliqué « on sort de plusieurs crises, on a besoin de travailler, je vais commencer à rembourser les prêts d’état ».

Quand on lui parle de la transition écologique, du report modal, Dominique est au courant « j’ai habité deux ans rue Marioge, je venais au travail à vélo, maintenant que j’habite Mauguio, je viens en voiture mais j’emmène deux salariés avec moi, le covoiturage c’est donc déjà dans mes habitudes ! ».

Plus tard, nous abordons le sujet de la concertation, Dominique répond « j’ai été refusée à deux réunions à propos des travaux dans le quartier, ils ne veulent pas de dissidents… »

Une première affaire à suivre…

Madame Pouliquen

Au numéro 11 de la rue Rondelet, Madame Pouliquen fait elle aussi face à des enjeux de mobilité : même si elle se déplace au quotidien à pied, à vélo et en transports « mais les transports ont leurs limites, la dernière fois j’étais au théâtre avec mon petit-fils au domaine d’Ô, on est sorti à minuit, il n’y avait plus de tram ! on est rentré à pied ! »… elle prend de temps à autre sa voiture pour se rendre par exemple chez des amis à Prades-le-Lez « j’ai acheté un emplacement dans un parking de 30 places au 3 avenue Gambetta pour garer ma voiture et y accéder rapidement, mais la mairie nous a annoncé que l’arrêt du tram serait placé devant notre entrée, du coup on nous propose de nous racheter les places à un prix bien en dessous de celui du marché ». De toutes façons Madame Pouliquen ne veut pas vendre, cette place elle en a besoin « on m’a proposé d’aller me garer au parking Clémenceau ou Saint Roch, mais c’est à un kilomètre ! Comment je fais avec mes courses ? »

Pour la défendre elle et les autres propriétaires de ces places de parking, la montpelliéraine a fait appel à Maître Jeanjean qui a préparé une défense « on ne peut pas enclaver quelqu’un, c’est le respect du droit de propriété, ce droit comporte des accessoires comme celui de pouvoir accéder à sa propriété… Le passage du tram a été reconnu d’utilité publique mais l‘immeuble n’a pas été englobé dans le périmètre reconnu d’utilité publique, la collectivité ne peut donc pas obliger les propriétaires à vendre… Nous allons faire valoir le droit de propriété car ils n’ont pas le droit de bloquer l’accès au parking, s’ils entament des travaux ils se mettent à la faute. La seule option c’est de déplacer de 10 mètres l’arrêt de tram. »

Lorsqu’on on évoque la concertation avec Madame Pouliquen elle rétorque « j’ai assisté à quatre réunions concernant Rondelet Clémenceau, c’était horrible ! J’étais à l’écart, ils sont tous de mèche, quand j’ai évoqué les difficultés que pourraient générer la fermeture du tunnel de la Comédie on m’a répondu « ça c’est déjà acté ! ». »

Autre affaire à suivre… 

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